Résumé : |
Même si le mot ne fait pas partie de notre vocabulaire usuel, nous savons tous ce qu’est l’empathie. Nous l’évoquons à chaque fois que nous disons des choses comme : « Je me mets à ta place », « j’ai de la peine pour toi », ou encore « je me réjouis pour toi de ce que tu me dis » Sans elle, les mères n’auraient pas l’intuition des besoins de leur bébé, les amoureux ne se comprendraient pas aussi bien sans parler et nous n’éprouverions rien à voir jouer des acteurs sur un écran. Pourtant, l’être humain est doué d’une capacité toute aussi grande à pouvoir retirer son empathie. L’histoire est jalonnée de barbaries toutes plus abominables les unes que les autres et le XXe siècle en a été particulièrement riche. L’empathie est aujourd’hui menacée par la précarisation des liens, la pression économique qui invite à renoncer à toute empathie pour soi-même, et donc pour autrui, par les technologies de surveillance qui banalisent le traitement de l’autre comme une chose, et même par les chercheurs dont certaines recherches invitent à utiliser la compréhension de ce que l’autre éprouve pour mieux le manipuler. Dans ce livre fondamental, Serge Tisseron amène le lecteur à s’interroger : pourquoi basculons nous tantôt d’un côté et tantôt de l’autre ? Quelle force s’oppose en nous à l’empathie ? D’où vient la méfiance qui nous en éloigne ? Et comment la favoriser partout où c’est possible, et à tout âge ? La réponse à ces questions est essentielle. C’est d’elles que dépend la possibilité que nous avancions ensemble. Il s’agit bien de vivre ensemble ou mourir. |